Histoires drôles et anecdotes de taxis

Un vieux marcheur suit une petite dame. Celle-ci a remarqué le manège.
Elle hèle un taxi et d’une voix éclatante, crie au chauffeur :
— 16, rue Fontaine… au premier au-dessus de l’entresol…

 

À Bernay, deux religieuses prennent un taxi découvert. En route, l’automobile s’engage dans une petite rue étroite et tente de devancer un camion. Auto et camion se trouvent subitement arrêtés : cris, protestations, injures, toute la lyre, quoi !
Debout sur le siège de son camion, le conducteur vocifère comme un furieux et prend un très net avantage par ces paroles bien senties :
— Ce n’est pas parce que tu promènes deux p… que tu dois emm… le monde.
Le chauffeur qui justement venait de reculer pour le laisser passer reçoit le coup en pleine poitrine ; il en reste tout éberlué et l’autre en profite pour filer.
Revenu de son émotion le chauffeur indigné de l’insulte qu’on vient de faire à ses clientes se retourne vers elles et leur dit :
— Mes Sœurs, je vous demande bien pardon, mais je vais vous revenger.
Il démarre, passe en deuxième, en troisième vitesse, rattrape le camion et s’adressant à son adversaire :
— Dis donc, espèce de maquereau, des p… comme ça, c’est pas toi qui les b…
Et se retournant vers les deux femmes, un peu interloquées — on le serait à moins — il ajoute avec son meilleur sourire :
— Pas vrai, mes Sœurs.

 

Un Américain débarque à Paris et prend un taxi. Il demande au chauffeur de lui faire faire un tour des principaux monuments.
Passant devant la cathédrale Notre-Dame l’Américain dit :
– C’est quoi ça ?
– C’est Notre-Dame de Paris.
– Vous avez mis combien de temps pour la construire ?
– Je pense qu’il a fallu au moins 200 ans.
– Chez nous à Chicago on construit ça en 2 ans !
Passant vers l’Arc de triomphe, l’Américain lui dit :
– C’est quoi ça ?
– Ben, c’est l’Arc de Triomphe.
– Vous avez mis combien de temps pour le construire ?
– Alors là je pense que ça a duré 30 ans.
– Oui, mais chez nous on construit ça en 6 mois.
Agacé le chauffeur passe alors devant la Tour Eiffel.
– C’est quoi ça ? lui demande l’Américain.
– Je ne sais pas ! C’était pas là hier.

 

Un voyageur est descendu du taxi et règle ses comptes. Le chauffeur, qui s’est montré sans complaisance et sans politesse, trouve en outre le pourboire insuffisant. Il profère même quelques gros mots.
Le client, impassible, laisse passer l’averse. À la première éclaircie, il dit seulement :
— Je voudrais bien vous donner davantage. Mais cela m’est impossible. Mon syndicat me le défend.

 

Une aventure vient d’arriver à un de nos juges parisiens, qui préside souvent à la chambre correctionnelle.
Il y a quelques jours, en se réveillant, il constata avec terreur que sa montre marquait onze heures trois quarts. Sauter à bas du lit, s’habiller, descendre dans la rue, ce fut l’affaire d’un instant. Il s’agissait maintenant de trouver un rapide taxi qui conduirait au Palais notre magistrat retardataire. Justement un chauffeur, qui avait une bonne tête, passait par là. Le juge monte dans la voiture et crie :
— Au Palais de Justice… à toute vitesse ! L’auto démarre et son conducteur lui imprime une petite allure modeste de carrosse hippomobile.
— Plus vite, crie par la portière le client impatienté.
Le chauffeur hausse les épaules et continue à marcher avec la même lenteur.
Comme, en descendant de l’auto, le magistrat invectivait son conducteur, celui-ci lui répliqua d’un ton goguenard :
— Que voulez-vous, mon président ? Vous m’avez condamné le mois dernier pour excès de vitesse ; je ne peux pourtant pas récidiver pour vous faire plaisir.

 

Un journaliste américain prend un taxi, place Clichy. Il avait à interviewer le directeur de la prison de la Santé au sujet d’un de ses compatriotes que divers malheurs ont amené, bien malgré lui, dans cette maison de retraite.
— Chauffeur ! dit-il, à la Santé !
La chauffeur, un vieux du volant, à la barbe grise et à l’œil matois, toise son client et demande :
— Vous n’allez pas me laisser là-bas ?
— Mais non ! Vous m’attendrez un moment, et nous reviendrons dans le centre.
— Ah ! soupira alors le chauffeur, c’est que j’ai conduit là-bas, autrefois, un type qui m’avait dit de l’attendre quatre minutes, et qui y est resté quatre ans !

 

Un bon bohème a pris un taxi pour faire quelques courses. Il se fait d’abord conduire chez un ami dans le but de le taper.
Au bout d’un quart d’heure, lesté de quelques billets de cent sous, il redescend et constate que le chauffeur s’est endormi sur son siège.
Il le considère un instant, s’en va, et d’un ton apitoyé, murmure ;
— Pauvre homme ! Ce serait cruel de le réveiller…

 

L’avenue est déserte. Soudain, un ronflement de moteur. Une voiture arrive. C’est un taxi. Gestes de naufragé du monsieur pour appeler le chauffeur, qui s’arrête. Hélas ! le taxi n’est pas libre. Une dame l’occupe, qui met le nez à la portière, voit l’auto brisée, un homme qui geint, s’informe, puis s’attendrit. C’est une bonne âme.
— Prenez ma voiture, dit-elle. Je suis tout près de chez moi. Je vous cède la place.
Comment s’acquitter envers cette bienfaitrice qui se dérobe aux remerciements et disparaît ? Les paroles émues et reconnaissantes se pressent sur les lèvres tuméfiées de la victime. Et le taxi l’emporte.
Arrivé chez lui il demande :
— Je vous dois combien ?
— C’est 315 euros au compteur, monsieur. Je ne suis pas fâché d’avoir fini. Depuis ce matin qu’elle me trimbalait ! !…

 

C’est un bon vieux chauffeur, ancien cocher de fiacre, facétieux et rigolo, en bon parigot de Belle-ville, où il est né voici quelque soixante ans déjà.
L’autre matin, vers midi, il est interpellé près de la Bastille par un citoyen britannique :
— Vous êtes libre ?
— Oui, mon prince. Seulement, avant de vous conduire, je vous demanderai la permission d’aller satisfaire un besoin qui est de tous les pays, dans le petit chalet qui est là…
— Yes. Combien de temps ?
— Cinq minutes, fit le chauffeur.
— All right.
Et l’Anglais alluma une cigarette tout en restant debout près du taxi.
Le chauffeur ne revint qu’un quart d’heure après :
L’Anglais lui dit alors :
— Je vais aux courses, au Tremblay…
— Impossible… fit le chauffeur… Il est midi… Je vais remiser à Levallois, puis déjeuner avec ma femme…

 

Un jeune homme pressé de retrouver sa dulcinée hèle un taxi. Une fois à l’intérieur il lui dit :
– Je vais à Bernay retrouver ma déesse.
Le chauffeur lui répond :
— Moi aussi j’ai une DS mais j’ai 1 500 euros de réparation dessus.

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